D’après l’INSEE, en 2012, le budget global consacré à la voiture en France était de 124 milliards d’euros, soit 4 300 euros par ménage. Et quelle est la dépense n°1 dans ce budget ? Le carburant (31%) : une bonne raison pour se pencher sur la définition des prix de l’essence.
Le carburant de la voiture, qu’il s’agisse de l’essence ou du diesel, est un dérivé du pétrole. La structure du prix dépend donc des différentes opérations à réaliser entre l’extraction du sous-sol et la pompe de la station-service :
- Les coûts liés à l’exploration-extraction dépendent en général de la profondeur des gisements de pétrole brut et de leur accessibilité. Selon une note de l’Inspection des Finances de novembre 2012, un peu moins de 36% du prix d’un litre d’essence (environ 39,5% pour un litre de gazole) était consacré à la sortie de terre du pétrole brut,
- Le raffinage est l’étape clé qui permet de transformer le pétrole brut en essence ou en gazole. En 2012, près de 6% du prix de l’essence (près de 9% pour le gazole) était consacré à cette opération,
- Le transport et la distribution de l’or noir représentaient environ 4,4% du prix final du litre d’essence (moins de 6% pour le gazole),
- Les taxes expliquent quant à elles plus de 54% du prix du carburant (et environ 46% pour le litre de gazole). Plusieurs impôts sont prélevés : la TVA, la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE) et la taxe carbone.
Si ces proportions peuvent légèrement évoluer d’une année à l’autre, en fonction notamment des quantités de pétrole brut effectivement mises sur le marché, les taxes prélevées par le Trésor français expliquent en grande partie le prix des carburants.
L’évolution des prix du carburant suit l’évolution du prix du pétrole
Sur le marché du pétrole aussi, la loi de l’offre et de la demande explique les différences de prix. Les principaux opérateurs sont les pays producteurs et exportateurs de pétrole et les importateurs. Les Etats de la première catégorie sont réunis au sein de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Cette organisation est composée de 12 pays qui incarnent l’offre de pétrole sur le marché international. En face, les importateurs, comme la France qui achète à l’extérieur l’intégralité du pétrole consommé sur son territoire, constituent la demande.
Les flux sur le marché mondial du pétrole se comptent en millions de barils d’or noir produits et exportés par jour. Si cette quantité est inférieure à la demande des pays importateurs, les cours du pétrole augmentent. A l’inverse, si l’OPEP orchestre une surproduction de pétrole sur le marché mondial, les prix baissent. Cette évolution a une conséquence directe sur le prix du carburant distribué dans les pays consommateurs et sur les revenus des pays exportateurs.
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Pour de nombreux observateurs du marché de l’or noir, un prix du baril de pétrole inférieur à 60 dollars est dangereux pour les pays exportateurs. En effet, beaucoup d’entre eux se servent des revenus du pétrole pour payer leur système social. Des régimes comme le Venezuela risquent d’être fragilisés si ces ressources se raréfient.